certains ont recu 10 talents, d'autres 5, et certains 1 talent,, quelle que soit la mesure qu'il ai recu, mais nous restons sans voix devant cet engagement...i
Dimanche dernier, nous nous demandions, Marianne et moi, pourquoi notre dernier mail envoye a Ralfde "thaicare" etait reste sans reponse une dixaine de jours.
apres avoir passe la soiree avec quelques personne de l'equipe de partners,dans une pizzeria nous nous demandions ce que nous allions faire de la semaine qui venait. puisque l'aeroport de Bangkok etait toujours ferme pour cause de manifestation et notre depart pour la birmanie retarde d'une semaine.
vers 9h3o, nous nos sommes separes, emus, je dois l'avouer. "Amour, disponibilite, engagement," pourrait etre leur devise, nous les avons vu le vivre.
Nous sommes rentres et repartis au guesthouse pour nous coucher
nous avions decides de descendre en bus, petit a petit vers la capitale et attendre la fin de la semaine pour prendre notre vol.
vers dix heures, le telephone emet un bip, et nous voyons s'afficher un message provenant de Ralf.
il nous donnait rendez vous avec quelqu'un de son equipe le lendemain, dans une guesthouse, dans le centre de chang mai.
message un peu trop bref a notre gout, car sans precision supplementaire. nous nous sentions un peufrustres par sa... "desinvolture"
le lendemain, apres un bon dejeuner, sur la terrasse du restau "corner", au soleil, notre telephone (achete dans une boutique de la ville, avec une mobicarte, 11 euros, affiche un appel dont le numero nous est inconnu...
"hello, I'm Thomas, from "thaicare" is it OK for this morning, at ten, by darrets? " bonne voix, sympathique.
nous sommes a quelques centaines de metres seulement de notre rendez vous, facile a reperer. un grand gaillard d'un metre quatre vingt quinze,entre vingt et trente ans, plutot maigre, bonne tete, est le seul blanc visible dansl'etablissement,... c'est lui.
Nous prenons un cafe ensemble et discutons deux bonnes heures pour en savoir un peu plus sur cette organisation, sur lui et son "boss". nous sommes un peu suspicieux, et lui en confions la raison.
Comme souvent, les belles histoires commencent mal:
Ralf, est un allemand recherche par la police a l'age de dix huit ans, pour braquage a main armee, il quitte son pays pour echapper a la justice, et se retrouve en suede, ou il finit clochard, sans le sous.
Un jour ou il trainait dans un jardin public a stokholm, un chinois l'aborde, et lui demande s'il connaissait Jesus,!!!!? il l'envoi balader, mais devant l'instance de cet homme a vouloir lui proposer un repas et une douche, il le suit, malgre la crainte de se retrouver embarque dans une sale histoire.
Il se retrouve chez cet homme, missionnaire, devoue a la cause des boat people vietnamiens, emigres.
quelques mois apres, il se converti retourne en allemagne, pour se mettre en regle avec son pays. Il y reste quelque temps, sans souci majeur, et retourne a stockholm pour y retrouver son ami chinois. Quand il l'y retrouve c'est pour lui annoncer son depart pour la thailande deux jours apres. il lui propose de venir avec lui a Bangkok, en aller simple, afin de l'aider dans un orphelinat. un nouveau depart lui est propose ....il saisit sa chance...
et reste 5 ans a travaillers dans les bidonvilles de bangkok. il y rencontre sa femme, infirmiere thai chretienne
en 86, il voyage dans les montagnes et au vu de la precarite des familles qui l'hebergent, il decide de consacrer sa vie a trouver les solutions qui permettraient aux enfants, par un cursus scolaire, d'avoir d'autres choix de vie, que celui de n'etre que des karens montagnards, certes chretiens, pour beaucoup d'entre eux, mais sans papiers, sans avenir et meprises par les thais.
Ici, ( un peu comme chez nous ..)les ecoles sont plutot concentres autour des villes, de belles routes les relient, les villages eux, sont un peu plus oublies, de petites voies communales peu ou pas entretenus suffisent a y acceder.
les regions recules, elles, ne sont accessibles que par des pistes inutilisables en saison des pluies, soit six mois sur douze. ces zones sont toujours tres montagneuses, et sauvages.
Difficile a imaginer en restant dans le circuit touristique classique des grands hotels et des plages idylliques
Il faut pouvoir heberger des enfants, les encadrer, leur donner un toit, de la nourriture une education chretienne. Le plus pres possible d'une ecole. Un internat en quelque sorte, mais tenu par des chretiens. L'idee n'est pas neuve, il faut la concretiser, et disposer de fonds.
les premiers sont ouverts avec ses finances personnelles( il est depuis quelques annees agent exclusif d'une entreprise allemande pour la vente et l'entretien de machine outils pour l'orfevrerie, et ses revenus suffisent largement a l'entretien de sa famille, et le financement de la mise en place de ces structures, il a deux enfants, dont un adopte,)
Depuis 1986, douze de ces pensionnats ont vu le jour, a son initiative, et certains sont meme reconnus et subventionnes par l'etat. ,
l'idee nouvelle, est de joindre a ces internats, de petits commerces, comme un restaurant, une guesthouse, une boutique de souvenirs, tenus seulement par le personnel d'encadrement et les ecoliers, afin de les ouvrir a d'autres perspectives, et financer en partie ou totalite le fonctionnement de l'etablissement.
Nous convenons de nous retrouver le lendemain matin avec thomas, a 9 h au meme endroit, pour aller finir de mettre au point un projet en cours depuis deux ans, dans un village a quatre heure de Changmai, sur une crete, dans un internat, a MA HAE.
une surprise, nous y attend, nous dit il, les yeux brillants.
l'histoire de thomas n'est pas banale, non plus... il y a trois ans, il n'etait qu'un "backpacker" comme tant d'autres, a rouler sa bosse entre l'inde et la thailande, a boire et mener belle vie au soleil pour quelques mois.
Sans passe,sans avenir, sans gloire.
mais quand l'hiver fut venu, La cigale imprevoyante, n'ayant plus rien en reserve,en fut fort marrie, et n'eut pour ressource que ses bras a proposer a differentes ONG, en echange de repas.
Ralf, abbe pierre,croisa son destin, et lui proposa d'utiliser sa formation de mecanicien pour mettre au point une idee absolument geniale, puisque francaise, cocorico !!
la pompe a eau automatique, qui n'utilise ni energie electrique, ni carburant, ni meme moteur, pour remonter par la seule force de l'eau et de l'air comprime, sur plusieurs dizaines de metres de hauteur, de quoi approvisionner un village entier en eau courante.
5000 baths par mois pour vivre au milieu de nulle part, apprendre la langue et se debrouiller pour que ca fonctionne. gageure ! internet pendant des jours, des allees et venues, apprentissage sur le tas, decouverte de chretiens depourvus de tout, mais chaleureux et genereux ...
il se converti, se fait baptiser chez eux, et se fait adopter d'eux.
Nous serons les premiers a voir la mise en fonction de cette incroyable machine, nous assure t il.
Frais et dispos, mardi matin, 9 h, beau soleil, un peu frais, nous prenons place a bord d'un pick up charge de materiel divers, et a la sortie de la ville, nous empruntons des routes de plus en plus "pisteuses" au travers de paysages de plus en plus forestiers et inhabites.
seuls quelques scooters, nous reconsiderons d'ailleurs le scooter d'un autre oeil, jamais vu de telles betes de sommes, parcourir autant de mauvaise pistes, autant charges de gens ou de choses sans rechigner.
Un peu avant la fin de l'apres midi, sur le fil d'une crete, quelques habitations, en dur et en bambou. Une tripotee de gamins,et les "parents" de cette ribambelle, qui nous accueillent.
"sawadikap" en thai ou "tableu" en Karen pour saluer, les mains jointes devant le visage, avec une petite genuflexion pour les filles. A la Queue leu leu, c'est impressionant !
une cabane en bambou,un peu plus haut, avec terrasse nous est reservee,
un million d'etoile, plus cinq.
silence, espace et chaleur d'un petit feu. Que vouloir de plus ?
les voix d'un coeur d'enfants trouent la nuit, des cantiques, une guitare.
Nous y allons.
une quinzaine d'enfants, entre 4 et 13 ans, chantent ensemble, juste pour le plaisir, pendant une bonne heure, des cantiques..
repas: riz blanc, legumes, piment
extinction des feux a 20 heures... au lit 21 h, ca fait de nous des gens en forme pour le lendemain
Nuit calme, reveil matinal, soleil, mais frisquet.
apres un petit dejeuner local de riz blanc, legumes, piment,nous descendons la colline pour trouver quelques centaines de metres en contrebas une plate forme en beton sur laquelle repose quelques pieces metalliques simples... ? rien d'extraordinaire.. quelques heures de mise en place et de boulonnage plus tard, les photos vous montrent a quoi ca ressemble.
midi sonne en creux d'estomac... riz, legumes, omelette et piment.
il m'a ete demande de concevoir quelques echantillon de distributeurs a petit pot de creme, fabrique a partir de fleurs, (une idee de Ralf), a effet curatif pour plaies et bosses, afin de presenter ces produits en magasin, et permettre une source de revenus a cet internat. Couteau, perceuse, bambou
et l'apres midi se passe. Je ne sais pas si vous allez aimer, on verra ce qu'ils en feront...
le lendemain est consacre a la visite d'un village perdu au fin fond de nulle part, nous sommes 8 a etre ballottes pendant 2 heures pour y arriver.. il n'y peut etre jamais eu plus de 10 blancs ici en dehors de missionnaires, la photo du bapteme nous montre leur joie.
repas offert par une famille: riz, legume, piment.
en fait, nous sommes venus voir s'il y avait la possibilite d'installer la meme pompe, et permettre a ce village d'avoir de l'eau a portee,tant pour la cuisine que pour les jardins.
chacun doit participer a l'effort financier a hauteur de ses ressources, permettant ainsi de s'impliquer, et d'en etre responsable...
repas du soir: legumes, riz blanc, omelette et piment.
les chants, sur fond de guitare, donnent la mesure du silence, sous la voie lactee.
notre bouilloire sifflotte doucement a la chaleur du foyer, Thomas est un compagnon disert et des plus agreable, le temps passe trop vite, il faut dormir
Le soleil s'est leve, comme nous, un peu ankylose par la fraicheur,
nous devons repartir...
d'autres travaux nous attendent... mais d'abord, riz, legumes, piment.
les adieux sont emouvants, nous y avons passe peu de temps, mais la reelle affection ressentie nous ont volee un peu de notre coeur.
Sawadikap !!
quelques heures de pistes et de route, plus tard, nous sommes recus dans un autre internat, plus proche de la ville, moins rustique.
c'est l'internat pilote, modele autosuffisant ou presque, car cafe, magasin de souvenirs
petit atelier de ferronerie, et bungalows a louer, contribuent a pourvoir en devises l'etablissement.
il me manquait un couteau, j'ai trouve l'artisan.
nourriture digne d'un restau.
peu de travail pour Thomas, repartons l'apres midi pour Chang Mai.
Nous avons enfin rencontre RALF... quarante deux ans, et conforme a l'idee que nous nous etions fait de lui. Pour ceux qui le connaissent, il m'a fait penser a mon cousin Guillaume, de Auch,
une pile electrique de presque deux metres.
Il nous a invite a manger au restau, a pris le volant ... nous avons ferme les yeux et pries.
il nous a raconte sa jeunesse en anglais, son telephone a sonne plusieurs fois, a repondu en thai, et resume l'appel a thomas en allemand. je le verrai bien a la tete d'une grosse boite, mais il n'en est rien, l'essentiel de son temps, de ses idees et de son argent est consacre aux Karens.
Ce fut une bonne soiree.
pas fait sa photo, il n'aime pas la pub, et ne veut pas etre reconnu, certains visas, pour certains pays ne sont toujours facile a obtenir si l'on est reconnu comme travailleurs '' social'' chretien
Ce matin, Dimanche, suis alle a l'aeroport, avec un scoot prete par un anglais sympa, et ai achete un billet de derniere minute pour rentrer sur bangkok.
nous y sommes avec Marianne, nous avons pris un taxi, et nous sommes rendus a la residence de la
famille Golaz, ils n'y sont pas, mais la piscine, elle est toujours la.
demain matin avion pour birmanie a 7 heures... et moins d'internet... verrons bien....
salut a tous, et a vous en particulier...
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